La recherche

Une majeur partie des informations que j'ai trouvé proviennent du site Albi ainsi que des comptes rendus des conférences précédentes. Pour y accéder, l'association vous les enverra une fois que vous aurez adhéré (20E). Je vous le conseille vraiment, ils sont riches d'informations.

Quelques généralités

Le mécanisme de fibrose 

Trois facteurs en sont à l'origine : 
  • Récepteur de la vitamine D
  • Récepteur PPARα (concernant les acides gras)
  • Récepteur FXR (concernant les acides biliaires)
Ces 3 types de récepteurs peuvent influencer sur les cellules des voies biliaires


Le tube digestif

Il est très complexe. sa fonction primaire est la transformation des aliments suite à leur absorption dans l'intestin grêle.
Il est :
  • le premier organe immunitaire (60 - 70% de nos cellules immunitaires)
  • le deuxième cerveau avec 100 millions de neurones
  • de grande surface (400 m² soit 2 terrains de foot)
  • composé de plus de 100.000 milliards de bactéries (microbiotes), soit 10 fois plus de bactéries que de cellules dans le corps humain. On peut donc parler d'un véritable écosystème.

Les traitements et la recherche

Aujourd'hui, le traitement de base de la CSP est l'AUDC (acide urso-désoxycholique). Il ne fait pas l'unanimité dans tous les pays car à forte dose, il peut être nocif. Cependant, en France, certains spécialistes ont même tendance à sous doser ce médicament. Il est très efficace dans la stabilisation du bilan hépatique et dans la diminution des symptômes. Cependant, il n'empêche pas la progression de la maladie. D'autres études sont donc en cours depuis plusieurs années.

Un nouveau médicament, l'acide obéticholique / Ocaliva, a fait son apparition en 2017 en seconde intention de l'AUDC dans le cas où les phosphatases alcalines ne reviendraient pas à la normal. C'est un dérivé de l'acide biliaire qui possède aussi des propriétés anti-inflammatoires. Il optimise également l'effet de l'AUDC. Il semblerait être encore plus efficace que ce dernier. 

La vitamine D, en complément de l'AUDC, augmente la perméabilité des voies biliaires et l'efficacité du traitement. Il est important de faire un dosage en vitamine D afin de définir avec votre médecin la posologie du médicament.

Les études en cours en 2019 :
  • une étude impliquant la modification de la migration des lymphocytes du côlon vers les voies biliaires est en cours depuis 2015.
  • le nor-urso-desoxycholique (anti-NOX) est également prometteur mais reste encore en essai depuis 2015. Il augmente davantage le débit biliaire et renforce la capacité de détoxification des acides biliaires avec des propriétés anti-inflammatoires et anti-fibrosantes.
  • le budésonide (dérivé de la cortisone) a fait ses preuves dans la maladie de Crohn. Elle est efficace sur la CSP. Elle optimise l'action de l'AUDC en augmentant les effets anti-inflammatoires sur les cellules immunitaires qui agressent les voies biliaires en agissant sur les mécanismes auto-immuns. Elle permet ainsi au foie de se protéger contre la toxicité des acides biliaires.
  • les bézafibrates possèdent des effets anti-inflammatoires dans la CBP. Il diminue les phosphatases alcalines de manière assez spectaculaire. Les résultats devraient être montrés prochainement au congrès. "Bezascler" sera lancé en début 2020.
  • les agonistes FXR (acide obéticholique) seront prochainement évalués.
  • la taurine  est un antioxydant très puissant pour les vaisseaux et le foie. C'est un acide aminé présent dans la viande rouge. C'est sous forme de comprimé qu'elle serait plus efficace. Cependant, les chercheurs ne savent encore pas grands choses sur ces effets face à la CSP.
  • l'interleukine également, qui permettrait d'augmenter l'activité des cellules T régulateurs et de réduire l'agression immunitaire.
  • l'AUDC montre un additif (E 171, dioxyde de titane) cancérigène dans la composition du médicament (Délursan ou  Cholurso). Des courriers ont été envoyé à la ministre de la santé afin d'établir une pharmacovigilance. Le dossier est actuellement en étude.
  • une autre étude est en cours sur le développement du cancer lié à des réactions auto-immunes. En effet, on sait que dans la CBP, le risque de développer un cholangiocarcinome est beaucoup moins élevé que dans la CSP alors que se sont des maladies très similaires. L'hypothèse est donc de connaître la composante auto-immune qui protégerait du cholangiocarcinome (CGC) dans la CBP, de savoir pourquoi et de l'isoler afin de créer peut-être un vaccin pour les personnes ayant une prédisposition importante de développer un cholangiocarcinome. A ce jour, ces expériences ont pu confirmer que les patients souffrant de CBP ont un risque moins important de développer un CGC grâce à la réponse immunitaire de cette dernière et provoquerait donc une réponse anti-tumorale. Par ailleurs, on a constaté chez les patients CBP une augmentation des Lymphocytes T (globules blancs / cellules tueuses) et une diminution des cellules suppressives. En grande Bretagne, des molécules concernant l'action de Lymphocytes T sont en cours d'évaluation.
  • la Vancomycine : antibiotique qui agit sur l'angiocholite. Elle permettrait de diminuer la progression de la maladie et modifierait le microbiote. Il améliorerait les tests hépatiques comme les phosphatases alcalines. Essai est toujours en cours.

On sait aujourd'hui que le microbiote intestinal (bactéries présentent dans les intestins qui permettent de digérer) ont une influence directe sur l'apparition de la maladie. Ils interviennent à tous les stades de la maladie. Il a donc une influence directe sur la fibrose et la cirrhose. C'est pourquoi, il est encore aujourd'hui un incontournable de la recherche.
En effet, il y aurait un déséquilibre  du microbiote (dysbiose) dans les maladies digestives (obésité, dépression, insulino-résistance, Parkinson, autisme, allergies, etc), altérant ainsi le système immunitaire et favorisant le développement des tumeurs. De ce fait, il serait intéressant d'ingérer des probiotiques ou des fibres afin d'entretenir son tube digestif.
Une thèse est cours d'exploration afin d'identifier ces microbiotes en testant sur des souris des greffes de cellules tumorales, une vaccination tumorale et des traitements antibiotiques.

Pour modifier le microbiote, il faut agir sur l'alimentation (probiotiques), les antibiotiques (qui pourraient détruire les bactéries ou bloquer leur croissance telle que la Vancomicyne mais cette approche augmente le risque d'antibiorésistance), les agents thérapeutiques et la transplantation du microbiome fécale (des volontaires ???). Ce dernier est en essai aux USA.
Les antigènes ont également un rôle important dans l'immunité et dans le microbiome. Ce sont les bactéries de l'intestin qui déterminent le développement des cellules cancéreuses.

Comprendre les microbiotes permettrait, au sens plus large, de guérir ou soulager beaucoup de maladies plus fréquentes tels que des cancers du sein ou du côlon. Pour se faire, il faudra ajouter ce paramètre de prise en charge dans la médecine moderne.

Hier, le mode de prise en charge occidental du cancer se composait de la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Aujourd'hui, on y a introduit les thérapies ciblées (environnement et cancer, amenant un traitement personnalisé de chaque tumeur) et les immuno-oncologies (utiliser les connaissances immunitaires pour traiter le cancer). Demain, le microbiote fera partie intégrante de cette dimension en prenant donc en compte le sujet dans sa globalité (mode de vie, environnement) et non plus uniquement sur une maladie.

Phytothérapie 


Un des intervenants de la réunion d'Albi du 17 mars 2018 nous a parlé de la phytothérapie. Nouvelle automédication très à la mode pour une majorité de la population.
Il faut savoir qu'un bon nombre de plantes / compléments alimentaires vendus dans le commerce n'ont pas un impact significatif sur le traitement des pathologies, même si elles peuvent apporter un bien-être provisoire ou un effet placebo. En revanche, si elles sont mal utilisées, elles peuvent être nocives pour la santé.
50% des produits vendus sur internet ne contiennent pas ce qui est marqué sur l'étiquettes. Elles peuvent contenir des produits bien plus nocifs. C'est le cas d'une personne qui a acheté un produit venant de chine sur internet qui contenait des anti-inflammatoires. Cet élément ne figurait pas sur l'étiquette de la composition du produit. Cette personne souffre aujourd'hui d'une hépatite.

Une centaine de produits ont été impliqués dans les hépatites tels que la levure de riz rouge ou l'herbalife.

D'autres exemples : 

* Germandré : utilisé comme antipyrétique et antispasmodique. Il a provoqué des hépatites aiguës  et fulminantes. Le produit est aujourd'hui retiré du marché.
* Les préparations chinoises : représentent un ensemble de plantes rendant ainsi les analyses toxicologies très complexes.

En revanche, le café est une bonne phytothérapie anti-fibrosante sur l'hépatite C (3 à 4 tasses par jour).
Le Desmodium n'est pas toxique pour le foie mais n'a apparemment pas de bénéfice conséquent sur la santé.

Il existe une réelle toxicité hépatique liée aux plantes médicinales et aux compléments alimentaires liée à :
- une mauvaise identification / sélection du principe actif (partie de la plante)
- un stockage / conditionnement inadapté
- une contamination de la plante par des métaux lourds et éléments chimiques
- défaut d’étiquetage
- une interaction médicamenteuse (le jus d'ananas, par exemple, peut inhiber durant une semaine les effets de certains médicaments)

Le principal conseil que donnait ce médecin est de ne pas avoir peur de parler de cette automédication à son médecin et surtout son hépatologue afin qu'il puisse vous orienter et vous prescrire un traitement adéquate où il sera certain qu'il n'y aura pas d'interactions avec votre traitement ou d'effets néfastes sur votre santé.

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