Syndrome de l'intestin irritable

  • Colopathie fonctionnelle / Syndrome de l'intestin irritable
Egalement appelé également troubles fonctionnels intestinaux, ou colopathie fonctionnelle est une maladie chronique à symptomatologie digestive en rapport avec des modifications de la motricité et de la sensibilité de l'intestin intriquées avec des facteurs psychologiques. Le diagnostic nécessite d'éliminer les pathologies à expression similaire les plus communes (voir ci-dessous). Sans gravité, cette maladie fréquente retentit sur la qualité de vie. Le traitement est symptomatique vis-à-vis des troubles digestifs, associé à une prise en charge psychologique.

Cette maladie concerne près de 10 % de la population mondiale, le plus souvent des femmes entre 20 et 40 ans (deux fois plus atteintes que les hommes), se répartissant de manière à peu près égale entre les formes à constipation prédominante et celle à diarrhée prédominante (le passage entre ces formes est fréquent).
Les symptômes peuvent apparaître dès l'enfance.
Dans 10 % des cas, le syndrome apparaît à la suite d'une gastro-entérite.
En France, le syndrome de l'intestin irritable touche environ 5 % de la population.
Elle a un coût économique important à cause des multiples consultations nécessaires et parfois, à cause des erreurs de diagnostic conduisant à un traitement inapproprié.
  • Symptômes : 
Le syndrome de l'intestin irritable est un trouble fonctionnel mais ses manifestations en sont en-effet bien physiques :

* Douleurs : 
- digestives à type de crampe ou de colique dans le bas de l'abdomen à droite ou à gauche plus rarement au milieu ou vers le dos, accompagnées de gaz intestinaux avec météorisme (augmentation du volume de l'abdomen visible ou ressentie). Elles s'atténuent ou disparaissent quand on arrive à évacuer les gaz ou après défécation.
-  migraines

* Elimination
- Besoin de déféquer impérieux (pressant)
- Diarrhées ou constipations. 
Quand il y a constipation c'est souvent associé à une colite muqueuse (beaucoup de mucus dans les matières fécales), et les matières prennent la forme de petites boules au milieu d'un liquide plus ou moins teinté
 - augmentation du réflexe gastro-colique : quand on mange (surtout en milieu de journée), un repas abondant, trop vite et que le repas contient beaucoup de corps gras on a très rapidement des contractions intestinales et le besoin pressant de déféquer.
- légers troubles urinaires

* Psychique
- Le stress (les voyages par exemple), les soucis, l'énervement accentuent les manifestations de l'intestin irritable.

Les symptômes de l'intestin irritable sont essentiellement diurnes, ils disparaissent quand on dort.
Ils ne s'accompagnent ni de fièvre, ni d'émission de sang ou de sang digéré (matière fécales presque noires), mais parfois de fatigue chronique.
Ils sont plus fréquents chez les femmes.
Ils débutent assez souvent à la suite d'une gastro-entérite infectieuse (bactérienne ou virale) qui est un élément déclenchant classique de ce trouble, plus rarement d'un stress psychologique, souvent on ne trouve pas de cause .
Le syndrome de l'intestin irritable ou colite fonctionnelle, évolue souvent par bouffées, épisodes de quelques jours, semaines ou mois dans les cas le plus sérieux.
Les symptômes peuvent disparaître complètement pendant plusieurs mois et resurgir à la suite d'un stress ou d'un surcharge alimentaire.
Le syndrome de l'intestin irritable peut s'atténuer et disparaître complètement en quelques années (5 à 7 ans) surtout quand il a été déclenché par un épisode de gastro-entérite infectieuse.

  • Causes :
Les causes précises du syndrome de l'intestin irritable sont inconnues. Toutefois, il s'agit d'une pathologie de nature organique, bien qu'on ait longtemps cru à une somatisation. Ce n'est que par l'amélioration des technologies modernes que des études significatives ont mis en évidence l'origine organique de la maladie.
On peut noter :
- un déséquilibre du microbiote intestinal ou dysbiose, responsable d'une perturbation de la symbiose entre les cellules épithéliales de l'intestin et son microbiote commensal.
- concentration plus faible de bactéries: Lactobacillus, Bifidobacterium, et Faecalibacterium prausnitzii. La teneur dans le microbiote de cette dernière bactérie est par ailleurs influencée par dont nombreux facteurs, dont en particulier l'alimentation.
- l'association entre carence en vitamine D et incidence du syndrome de l'intestin irritable a été observée avec une amélioration notable chez les patients qui reçoivent une supplémentation pour ramener leur taux sanguin dans une fourchette acceptable.
- le stress, en particulier dans l'enfance, pourrait jouer un rôle. D'autres pistes mettent en avant l'hypothèse selon laquelle l'accumulation de traumatismes psychologiques et émotionnels pourrait s'avérer susceptible de jouer un rôle déclencheur dans la genèse de l'affection.

  • Traitements
Il n'existe aucun traitement curatif. La diversité des traitements proposés témoigne indirectement d'une efficacité inconstante et ce qui est efficace chez un patient donné peut être complètement inefficace chez un autre.

Traitements symptômatiques : 

*ANTISPASMODIQUES ET RALENTISSEURS DU TRANSIT INTESTINAL
( ex: spasfon, débridat, lopéramide). C'est assez efficace à court terme, mais cela ne solutionne pas le problème à long terme. L'abus des "ralentisseurs de transit" peut entraîner une constipation secondaire avec augmentation des fermentations intestinales.

*ANTIBIOTIQUES
Quand les ballonnemenents, flatulences et signes de fermentations dominent le tableau on peut essayer de limiter le développement bactérien par un traitement antibiotique pendant 10 à 15 jours, si possible en utilisant des antibiotiques qui restent contenus dans l'intestin et sont donc faiblement absorbés.

*ANTIDÉPRESSEURS
Pour faire baisser l'"hypersensibilité" du colon. On estime d'ailleurs maintenant que le tube digestif est tellement innervé et contient suffisamment de cellules nerveuses pour être considéré comme un "cerveau annexe".

*ANXIOLYTIQUES
Les personnes souffrant de troubles intestinaux fonctionnels sont souvent anxieuses, stressées ou facilement angoissées, d'où l'utilisation possible d'anxiolytiques en cures courtes.

*PANSEMENTS DIGESTIFS ET LAXATIFS DOUX
(ex : smecta, bedelix, metamucil, normacol)
  • Alimentation
Une alimentation préventive est préconisée durant les périodes de poussées de la maladie.
Il faut s'assurer que l'on est pas intolérant à certains groupes d'aliments que l'on teste successivement en les supprimant de l'alimentation comme le lactose, le gluten, le fructose ( miel, boisson de type soda, fruits très sucrés), les amandes (noix, noisette, amande, macadamia, noix de para , arachides):
- On supprime autant que possible pendant 2 semaines le LACTOSE en éliminant le lait (frais ou en poudre) et les aliments qui contiennent du lait même transformé( yaourt, fromage, beurre, patisserie, crème glacée..); on peut également faire un test de tolérance au lactose.
- on teste la tolérance au GLUTEN en supprimant pendant 2 semaines tous les aliments qui en contiennent ( principalement le pain et les plats à base de farine de blé, les pâtes et les pizza, la semoule de blé), on les remplace par du riz qui est bien accepté dans la majorité des troubles digestifs inflammatoires.

CERTAINS ALIMENTS FAVORISENT LES GAZ INTESTINAUX ce qui aggrave la situation quand l'intestin est irritable :
- féculents (haricots, lentilles, pois, fèves),
- choux et légumes verts qui contiennent beaucoup de cellulose (salade, épinard par exemple),
- aliments qui renferment des glucides fermentescibles ( exemple : fructanes, mannanes) ou substances apparentées ( exemples : mannitol, sorbitol) sources de gaz (oignons, topinambours, navet de jerusalem, poires, pectine des pommes, chicorée, gommes végétales utilisées dans l'alimentation industrielle (exemple: gomme xanthane).
Les Anglo-saxons on ainsi inventé un acronyme (FODMAP) pour résumer la liste de ces substances comestibles qui augmentent les gaz intestinaux et aggravent le syndrome de l'intestin irritable. En Francais on dirait "Oligosaccharides, Monosaccharides, Disaccharides, Et Polyols Fermentescibles".
On évite d'absorber trop de substances qui activent les mouvements de l'intestin ou sont irritants pour l'estomac comme la caféine, la nicotine, les boissons alcoolisées, le poivre, le piment .
On évite les repas abondants et trop gras (fritures): fractionnement de la nourriture en 3 fois dans la journée.
On mastique au mieux et on essaie de boire au moins 1,5 l d'eau par jour.
ON LIMITE LA QUANTITE D'ALIMENTS : si le système digestif est surchargé, ou ne fonctionne pas bien, une partie des aliments non digérés se retrouve dans le gros intestin où ils seront transformés par la microflore qui y est très abondante et variée.
- Chez une personne dont l'intestin n'est pas irritable, il y aura augmentation des gaz intestinanux, petite diarrhée, ou augmentation temporaire des matières fécales, sans troubles importants.
- Chez une personne dont l'intestin est irritable , l'augmentation du volume du gros intestin par les gaz va provoquer une fort activité motrice du colon (crampe, douleurs variées, "bruits" intestinaux ) avec soit une diarrhée impérieuse, soit une constipation( par inefficacité des mouvements de l'intestin) avec production de mucus.



Les troubles intestinaux fonctionnels, colite ou syndrome de l'intestin irritable, sont très banaux mais difficile à guérir.
L'action "psychologique" est très importante, l'effet placebo fondamental et il faut donc se soigner et varier le traitement jusqu'à obtenir un espacement et une atténuation des troubles intestinaux.
Toutes les approches thérapeutiques ont leur intérêt y compris l'homéopathie.
La DIÉTÉTIQUE EST PRIORITAIRE, il faut être attentif aux aliments qui majorent les troubles intestinaux et les éliminer pendant quelques temps et il faut également limiter raisonnablement la quantité d'aliments ingérés.




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